mardi 24 juin 2014

Je me suis soudainement réveillée sur la route d'un éclair

La jeunesse semble triompher dans mon coeur ces temps-ci. Et je ne parle aucunement des Miley Cyrus, Taylor Swift et je ne sais quels boysbands dont je tairais les noms



Cela fait un moment que je connais Jake Bugg, ce jeune artiste anglais à la mèche furieusement rebelle (façon Justin Bieber à l'époque où il préférait les sweats violets aux slips sur les genoux, et le dessous de nez nu comme un ver, à la fine moustache de pédophile )... Depuis le début de l'année 2012 en fait. Je lisais alors des interviews d'artistes encore méconnus, qui aspiraient au succès et parlaient de leurs influences musicales. Les entretiens en question étaient très centrés autour de Buddy Holly, qui semblait être le maître de tous ces jeunes musiciens. Adhérant à leurs goûts musicaux, je m'étais mise en tête de me pencher sur chacun d'entre eux, histoire de voir ce que leur propre musique valait. J'ai eu la bêtise et l'intelligence à la fois de commencer par Jake. En effet, dès lors que les premières notes de "Trouble town" résonnent dans ma chambre, je suis ensorcelée par cet air, gratté à toute à allure sur la guitare sèche, qui tout de suite me met en joie. Je suis déjà au top de ma forme lorsque les paroles tombent, et je suis bien surprise d'entendre une voix aux allures de celle de Bob Dylan, avec ce même grincement, et cette nasalité particulière, mais avec plus de fraîcheur. Il faut dire que du haut de ses 19 ans, la jeunesse de la voix de Jake peut bien se faire ressentir. Ainsi je poursuis l'écoute de son premier album*, laissant complètement tomber les autres jeunes artistes qui attendaient leur tour, oubliant même leur existence. Pour l'heure, place aux "Simple as this", "Lighting bolt" ou "Broken", morceaux tous plus prenants les uns que les autres, tous révélant tour à tour de nouvelles qualités dans la musique de Jake. En achevant l'écoute, je ne réprime pas mon soupir d'aise, voir de soulagement, comme si j'attendais la relève de Bobby ( il faut savoir que Bob Dylan est mon maître à penser)  depuis des années. Je me prend pour Fred Astaire, découvrant Michael Jackson dansant à la télé, et s'extasiant devant la reprise de son flambeau. Sauf que bien entendu, je n'ai pas grand point commun avec Fred Astaire, de même que Jake Bugg n'est pas un futur Michael Jackson. Mais il faut dire que le niveau de Jake est surprenant pour son âge ; il joue déjà de la guitare comme un pro, maîtrise sa voix et compose de beaux morceaux. Pas un ne me laisse de marbre alors qu'en général dans l'écoute d'un album, on observe souvent quelques moments d'inattention. Ici, pas particulièrement. La voix du jeune Jake me plait décidément bien et j'ai plaisir à l'entendre sous toutes les coutures.
Évidemment, ma première réaction lors de ma découverte d'artiste, et de me presser sur Internet, histoire de vérifier que je ne suis pas entrain de rater un de ces lives, quelque part sur Paris. Une chance pour moi, au moment où je m'en informe, rien à signaler. Jake ne semble pas venir sur Paris tout de suite. Mais naturellement, je reste sur le qui-vive. Son album vient de sortir alors de toute évidence, un concert par chez nous n'est pas bien loin. Je reporte donc une prochaine vérification à dans quelques jours. Satisfaite de ma trouvaille, les autres petits artistes en herbe de l'interview passent à la trappe. Aujourd'hui je ne saurais même pas me rappeler du nom de l'un d'eux. J'ai parfois une petite pensée pour ce jour, au court de laquelle je me dis que si les autres artistes répertoriés en même temps que Jake, étaient en fait aussi biens ( voire mieux ) que lui, il s'avère que je suis clairement passée à côté de quelque chose. Mais bon, étant donné le niveau du petit Jake, je ne vais quand même pas pleurer sur le sort d'autres artistes qui me sont inconnus. S'ils sont si doués, il s'imposeront à moi ( oui, j'aime prendre les gens de haut parfois ).

Après cela, le court de l'année se passe, et l'arrivée des festivals en tout genres est imminente. Comme chaque année, je plébiscite Rock en Seine et Solidays, les deux grands festivals d'Ile de France. J'hésite toujours à m'éloigner un peu de mon confort parisien, pour découvrir par exemple les Vieilles charrues, le festival de Nîmes et autres événements semblant tout aussi plaisant. Mais en général le manque de temps a raison de moi. Mes mois de Juillet et d'Août sont souvent déjà bien remplis, et y incruster ne serait-ce qu'un aller-retour, s'avère être un calvaire. Et puis, reste à trouver les personnes qui m'accompagneront, et tout le monde n'a pas forcément les mêmes disponibilités que moi... Enfin bref, rester aux alentours de Paris me convient très bien, on y observe suffisamment d'événements pour que je puisse m'en contenter, notamment le festival OUÏ FM, qui n'existe que depuis très récemment puisque la troisième édition de ce dernier se fait cette année ( je compte bien m'y rendre d'ailleurs). C'est un festival gratuit qui se déroule sur cinq jours, place de la République et qui accueille des artistes rock et pop-rock ( conforme à la radio OUÏ FM d'ailleurs, qui est sans conteste celle que je préfère ) tels que Shaka Ponk, les Babyshambles, Bastille, ou bien... Jake Bugg ! Eh oui, quelle n'est pas ma surprise lorsque je remarque ce nom sur l'affiche de programmation du festival des soirs d’Été 2013. C'est évidemment une première occasion à saisir, et même si j'ai pu constater sur Youtube, des lives bien sympas de mon petit Jake, je compte bien m'assurer moi-même de ses qualités sur scène. C'est donc décidé, le Lundi 8 Juillet sera un grand jour de sortie.
Le jour en question, mes amies et moi arrivons place de la République ni trop tard, ni trop tôt. On observe déjà un paquet de monde mais cela reste raisonnable. Personne ne se bouscule, ni ne hurle, il fait encore chaud et beau, l'ambiance est particulièrement agréable. Nous nous plaçons dans la foule, et je constate que la scène n'est pas bien loin. Seconde satisfaction donc ; le show risque de me plaire. Pour nous faire patienter, une bande son très bien choisie, puisque l'on peut y entendre du Bowie ou Radiohead, ce qui semble convenir à chacune des personnes présentes. Une bonne heure finit par passer et la foule s'échauffe un peu. Un présentateur grimpe donc sur scène, vite suivi par Philippe Manoeuvre, que chacun reconnait et applaudit à tout rompre. Il faut dire que je ne connaissais le Philippe que de ses apparitions à la télé, et des bouquins musicaux qu'il avait pu écrire. Le voir en vrai, m'avait fait bien rire. Le voilà donc qui raconte un peu sa vie, mais tout en restant rock'n'roll, ce qui plait à tout le monde, et le public est sacrément excité. Lorsque les deux hommes s'éclipsent, il laissent place à Puggy, ce trio belge pop-rock qui anime la foule sans peine ; les gens autour de moi connaissent les paroles sur le bout des doigts et sautent comme des cabris sur les rythmes endiablés de "To win the world" ou "When you know", deux morceaux que j'aime particulièrement d'ailleurs. Surprise de la facilité avec laquelle il manie la foule ( je pensais que les gens présents n'étaient là que pour Jake et les Babyshambles ), je me laisse prendre au jeu, moi aussi. Leur prestation se termine sans que l'on aie vu les minutes passer, et la bande son de choix refait son apparition, nous laissant attendre l'artiste suivant qu'est Jake Bugg. Cette fois, mes amies et moi ne sommes plus grandement patientes. Ignorant presque la musique qui passe, nous trouvons le temps d'attente bien trop long ( alors qu'auparavant, nous avions tranquillement patienté une heure ), et trépignons devant les instruments des musiciens de Jake, qui sont installés petit à petit. Enfin, le garçon finit par arriver sur scène, très simplement vêtu, son éternelle mèche retombant sur son oeil, il est plutôt sexy. Il "salue" la foule d'un léger sourire et s'empare immédiatement de sa guitare. Après cela, il ne sourira plus jamais. Ça va très vite, nous sommes directement plongés dans son monde, que nous aimons tant. Le jeune Jake n'interagit pas vraiment avec le public, il se contente simplement de nous montrer qu'il est content d'être là ( enfin, "montrer" est un bien grand mot. Disons qu'on le sent ) Sur le coup, cela nous va très bien, mais avec le recul, je me dis qu'une dynamisation de la foule façon Puggy n'aurait pas été de refus. Naturellement la prestation de Jake passe trop vite, et lorsqu'il entame "Lighting bolt" ( ma favorite ), on sait tous que c'est la dernière, et le public s'époumone à l'unisson, à la manière d'un vrai concert. C'en est presque émouvant. Il finit par quitter la scène, de la même façon qu'il est arrivé, avec une esquisse de sourire(?) et un petit regard pour nous autres, groupies assoiffées de mélodies Jake Buggiennes, entre autres. Nous regrettons déjà son absence, et parlons de sa prestation pendant toute l'entracte ( hautement prolongée par le retard des Babyshambles), mais l'arrivée d'un Pete Doherty complètement déchiré nous arrache à nos réflexions.


Jake au festival OUÏ FM : La représentation de la joie de vivre

Après ce mini concert duquel j'étais ressortie ravie, je m'étais quelque peu assagie question Jake Bugg, l'aimant toujours mais l'écoutant moins. Mais pour autant, je ne oubliais pas de checker son site de temps à autre, histoire de voir s'il n’annonçait pas un concert par chez nous. Et le jour où mes attentes furent comblées, fut également le jour où je vérifiais la date du concert des Vampire Weekend au Zénith de Paris ( bien peu de temps après les concerts OUÏ FM) , que nous attendions depuis un bon moment. Je les avais déjà vu au Casino de Paris quelques mois plus tôt, et j'en étais sortie avec des étoiles dans les yeux. Pour mon groupe préféré, j'étais prête à remettre ça. 21 Novembre, était donc la date du concert. Ravie, j'étais déjà prête à acheter ma place. Toute contente, je pianote sur le clavier le nom de Jake Bugg, ayant l'heureux pressentiment que ses dates de concert sont annoncées à lui aussi. Youhou, c'est bien le cas ! Je clique sur le lien, déjà impatiente d'assister à deux concerts d'artistes d'exception, et tombe sur la date du 21 Novembre. Bercée d'illusions, j'ose me dire que je suis par erreur, retournée sur la page des Vampire Weekend. Je réactualise donc la page, et vis une décomposition mentale lorsque j'accepte enfin que les deux concerts ont lieu le même jour, à la même heure. Le temps d'un instant, j'hésite. Les Vampire ont beau être le groupe de ma vie, je les avais déjà vu en concert, même pas un an plus tôt, tandis que Jake, que j'avais vu récemment, n'avait été l'invité que d'un petit festival parisien. Son concert véritable était ce que j'attendais depuis un bout de temps. Mais l’hésitation dure environ 5 secondes ; les Vampire l'emportent toujours. Je demeure déçue malgré tout, consciente que le concert Jake, suivant celui du 21 Novembre, serait très tardif. Son second album* sortait dans quelques mois, et le temps d'attente entre ce jour et un concert parisien risquait d'être sacrément long. Il pourrait à la rigueur, refaire des festivals français, mais je n'avais pas envie de cela. Pendant quelques jours donc, j'ai manifesté mon mécontentement contre les organisateurs de concerts, qui à mon sens, n'avaient d'organisateurs, que le nom.



Puis naturellement, je me suis faite une raison, je n'étais pas du genre à bloquer des années sur le ratage d'un concert, surtout quand celui-ci était compensé par un autre. Et quelle compensation ! les Vampire Weekend m'ont une fois de plus ravie et j'ai une bonne fois pour toute, béni le jour du 21 Novembre 2013. J'ai bien sûr, écouté le deuxième album de Jake, avec le même plaisir éprouvé lors de l'écoute du premier. Reconnaissant avec satisfaction sa marque de fabrique, cette voix si particulière et ses riffs maîtrisés à la perfection, je n'ai pas eu grand mal à aimer cet album.Cependant, il reste à mes yeux, moins bon que le précédent, dans le sens où je lui trouve un aspect plus commercial. On sent que Jake a été entouré et conseillé par des personnes avisées question marketing, et il a du se faire orienter quant à l'apparence que ses morceaux devaient avoir. Pour autant, ses compositions restent authentiques, et il ne perd pas la main musicalement, c'est l'essentiel. Je reste bien sûr à l'affût du moindre de ses concerts ( j'ai d'ailleurs vu qu'il jouait à Rock en Seine cette année, précisément le jour où il m'est impossible d'y aller. Inutile de préciser que j'ai eu les boules pendants des jours ).

* Jake Bugg, sorti en 2012
* Shangri La, sorti en 2013

#JakeBugg #young #artist #new #music #album #english

vendredi 20 juin 2014

Machen Sie des Platzes der Neuheit !

Ce qui est sympa c'est ce que je contrôle absolument tout sur ce blog. C'est moi qui choisis ce qui est in, et ce qui est out. Aujourd'hui ce qui est in, ce sont les allemands.




L'heure est à la découverte ! Je me doute bien que les petits bonhommes que je vais vous présenter maintenant, seront inconnus pour la plupart des lecteurs de ce post. En réalité pour connaître le groupe germanophone sur lequel je m'apprête à vous informer, il faudrait :
- Que vous soyez un féru de musique véritable et que vous l'ayez découvert par vos propres moyens ( chapeau à vous !)
ou
- Que vous soyez allemands/ viviez en Allemagne
ou
- Que vous soyez allé au concert des Vampire Weekend à l'Automne dernier au Zénith de Paris

Si vous ne vous reconnaissez dans aucune de ces catégories, ne cherchez pas plus loin, les Sizarr vous sont étrangers. Et quelle chance vous avez, puisque je me porte volontaire pour être votre informatrice, et pour vous guider à travers le parcours musical de ces petits gars, à peine plus âgés que moi.

Les Sizarr sont donc un groupe issu de Landau ( une ville allemande pas bien jolie ), composé de trois membres aux pseudonymes rigolos ; Deaf Sty, P Monaee et Gora Sou. Amis depuis les bacs à sable, ils créent un groupe assez rapidement, sans pour autant se faire réellement connaître. Jusqu'en 2009, on n'entend pas du tout parler d'eux, je ne suis même pas sûre que les allemands eux-mêmes aient à ce moment là, conscience de leur existence. Mais en 2010, ils participent à certains festivals peu connus de nous autres, pauvres français, et font la première partie de certains artistes tels que les charmants anglais de Bloc Party (des admirateurs de Cure, Joy Division ou Talking Heads, c'est vous dire ), entre autres. Deux ans plus tard, un petit bijou fait son apparition ; Psycho Boy Happy, le premier album* des Sizarr. Évidemment le public allemand ne peut qu'avoir conscience de cette apparition mais nous autres, francophones, n'avons nul écho de la parution de cet album, et continuons notre petite vie au milieu des Katy Perry, Rihanna et autres artistes plébiscités à longueur de journée. Très franchement, je vois mal comment j'aurais pu connaître le groupe, à moins de checker régulièrement les concerts filmés par Arte.
Car en effet, à l'Automne 2013, un concert des Sizarr en France a lieu. Pas moins de 5000 personnes se précipitent pour les voir. Comment se fait-ce ? Comment ces p'tits bouts sortis de nul part ont-ils pu remplir le Zénith de Paris ? Eh bien en faisant la première partie de mes Vampire Weekend bien aimés bien sûr. Mes américains préférés choisissent le trio pour assurer le début de leur concert parisien, et la chaîne franco-allemande, est au rendez-vous pour filmer le tout. Des caméras sont braquées de tous les côtés, dont une juste devant moi, qui suis au premier rang. J'ai certainement la meilleure place de toute la salle puisque je suis exactement au milieu, prête à saisir un cliché des poils de nez d'Ezra Koenig. Mais pour l'heure, place auxdits Sizarr, dont personne n'a réussi à retenir le nom durant toute la soirée ( Il faut dire que Deaf Sty ne nous facilite pas la tâche lorsqu'il nous dit " We are the Cizaaoowr" ). Les lumières s'éteignent, et la foule s'excite comme si les Vampire allaient arriver, tout en sachant que ce n'est pas le cas. Une réaction plutôt sympathique pour les premiers arrivants, ma foi. Opère alors un jeu de lumière étonnant ; on peine à définir clairement les traits des trois garçons sur scène, tant les faisceaux blancs se balancent de droite à gauche. C'est joli, on aime bien, mais c'est longuet. On attend la suite. Et même la musique n'est pas particulièrement au rendez-vous ; on entend des sons bizarres, qui ne donnent lieu à aucune mélodie particulière. On voit bien que l'un des membres ( Il s'agit de Deaf Sty mais on ne le sait pas encore) s'active sur un clavier, mais on ne comprend pas bien s'il fait réellement quelque chose ou s'il fait semblant. En tout cas, on finit par attendre, plus que l'on écoute. Pas bon signe. C'est souvent le cas lors des premières parties, puisqu'en général, on se fout totalement de ce qui n'est pas l'artiste que l'on vient voir, mais lorsque ça nous prend dès le début, ça n'est vraiment pas bon. Mais finalement la musique démarre, et ce n'est pas si mal. Rien de bien recherché à priori, c'est une électro pop-rock plutôt entraînante, et loin d'être désagréable. Vient alors la voix de Deaf. Ô joie, le garçon a ce timbre à la fois doux et éraillé, duquel je tombe immédiatement sous le charme. Au fil du morceau, on constate en plus une puissance dans la voix assez inattendue. Ca y'est, je décide que si je suis un garçon, c'est comme Deaf que je veux chanter. Nous écoutons donc la suite avec plaisir, parfois en doutant de la langue dans laquelle il chante. Il faut dire qu'il n'articule pas beaucoup et colle sa bouche au micro, alors la tâche est loin de nous être facilitée. Mon amie et moi nous lançons des regards interrogateurs à intervalles réguliers : "C'est de l'anglais ? De l'allemand ?", nous osons même nous demander " Du chinois ?" lorsque nous arrivons à une chanson dont des paroles récurrentes semblent être " Tchitchiwahinihaté". Un peu déconcertées, nous continuons à écouter, constamment perplexes. Nous finissons par opter pour l'anglais, en posant un joker sur le " Tchitchiwahinihaté".
Puis au bout de quelques minutes, tout cela commence à devenir lassant. Nous constatons de grands points commun entre chaque morceaux, et cela nous ennuie, nous avons l'impression de réécouter sans cesse la même chanson. Pour autant, nous ne détestons pas. Nous apprécions même. Mais même une très belle chanson, s'enlaidit lorsqu'on la passe en boucle. Nous regrettons aussi le manque de rythme ; il semble que les Sizarr n'aient à nous offrir qu'une vulgaire linéarité musicale, et c'est bien dommage. Même lorsque Deaf Sty nous annonce l'arrivée d'une musique "pour danser", nous peinons à trouver quoique ce soit de très dansant. Toutefois nous applaudissons comme des dingues à la fin de leur prestation. Certes, l'excitation de voir les Vampire Weekend contribue à ce fait, mais après tout, les Sizarr se sont plutôt bien débrouillés. Nous nous engageons quand même à écouter leur album.

Et nous avons bien raison ! Le lendemain du concert, je cours sur Itunes acheter Psycho Boy Happy, que j'écoute dans la foulée. Et surprise, j'aime beaucoup. Je m'attendais à vrai dire à quelque chose d'assez moyen ; une jolie voix posée sur des rythmes sympas mais peu innovants. Et pourtant c'est tout le contraire. Même si l'on retrouve dans chaque morceau, cette même ambiance, un peu angoissante ( il faut l'avouer ), les titres ne se ressemblent pas tant. L'impression que j'avais eu au concert se dissipe peu à peu. Mais pour autant, je dois avouer que je ne reconnais presqu'aucune chanson, à part "Boarding Time", qui est très répétitive et donc reconnaissable, et "Purple Fried", dont Deaf Sty avait annoncé le titre durant le concert ( sans quoi je ne sais pas si je m'en serai rappelée ). Ah si ! Il y a aussi "Cat Mountaineer", renfermant le fameux " Tchitchiwahinihaté", qui, même écouté en version studio, ne m'évoque rien du tout. J'en arrive même à me demander si les Sizarr ne se foutent pas de notre gueule avec ce mot incompréhensible. Vient alors un certain sentiment de culpabilité : campée dans ma négativité, j'avais fini par n'écouter que partiellement les pauvres Sizarr pendant leur prestation. La preuve, même en écoutant "Run dry" ( qui très vite devient ma préférée ), je ne parviens pas à me rappeler de quoi elle avait l'air en live. Mais c'est ici que Arte vient en sauveuse. En effet la chaîne poste très rapidement les vidéos du concert, et je me précipite sur le site pour revoir ce que j'ai pu manquer, et revivre le concert avec à présent, une bonne connaissance des chansons. Lorsque je constate que le show n'est pas beaucoup mieux que ce à quoi je m'attendais, je respire. Ma culpabilité s'envole. En effet, mon avis sur le live ne change pas de beaucoup ; il reste à mes yeux, un peu plat et terne, presque monotone. Cependant, étant donné que je connais à présent les morceaux, il m'est plus facile de me plonger dedans. J'en arrive à la conclusion que les Sizarr sont moins biens en concert qu'en version studio. C'est un peu triste, mais cela semble indéniable. Un peu déçue de ce fait quand même, je cherche à trouver d'autres lives de ces petits gars, histoire de voir s'ils ont vraiment du mal à assurer sur scène, tout le temps. Et là miracle ! Je tombe sur une de leurs prestations qui me plait beaucoup ; Deaf joue plus avec sa voix, le son est moins assourdissant et les morceaux semblent différer des uns aux autres. Une fois encore, je respire, et conclus que leur concert parisien était seulement un petit ratage ; ils ne se sont pas donné autant qu'ils auraient pu et c'est dommage, parce que leur potentiel est considérable.
Je pense qu'après le concert des Vampire, certains ont du raconter à leurs proches que la première partie était nulle, et je les comprendrais. Car ça n'était pas une grande réussite. Mais ça n'est qu'un live sur une longue série de concerts à venir, et je ne doute pas de la qualité des suivants.

Le beau Deaf Sty et ses maracas

En conclusion, je dirai qu'il faut savoir se montrer curieux, et ne pas s'arrêter à une première impression. Je n'ai pas été emballée par la prestation parisienne des Sizarr mais si je ne m'étais pas un peu intéressée à eux, je serai passée à côté d'un groupe que j'adore aujourd'hui, et recommande à tous mes proches. Si vous ne ressentez ne serait-ce qu'une once d'un intérêt pour un artiste pendant un concert, courrez vous informer sur lui, vous pourriez avoir de très bonnes surprises. Cependant si un artiste vous exècre véritablement pendant son show, il y a des chances pour que ce soit la même chose après une autre écoute, alors à ce moment là je ne vous force en rien. Cela dit, je vous assure que les Sizarr sont très bons, et méritent amplement le succès que j'espère, ils obtiendront. Vous pouvez voir leur prestation à Paris ici ( au passage, vous verrez des images de moi dans le public, l'air indéniablement radieux ) et je vous conseille de la voir, avant de regarder les autres, vous n'en serez que moins déçus ! Mais dans tous les cas, écoutez l'album et appréciez la superbe voix de Deaf, et ses accompagnements psychédéliques. Je vous défie ensuite de traduire " Tchitchiwahinihaté" !


* Sorti en 2012

#Sizarr #German #band #new #nice #music

jeudi 19 juin 2014

Le plus mainstream du monde

Qui en ces temps bénis n'a jamais entendu parler de Pharrell Williams, cet homme multitâche, collectionneur de titres mondiaux et de chapeaux ridicules ?



Alors oui, c'est vrai, Pharrell Williams a vraiment trop la classe. Il a un style rétro voire démodé qui lui va terriblement bien, une voix sexy, en plus d'être sexy lui-même, et une capacité à nous sortir des succès planétaires toutes les deux minutes. On peut se dire que si je commence si bien, c'est que ça cache de bien mauvaises critiques par la suite, mais non, je peux poursuivre dans cette voie : J'ai dansé des heures sur "Blurried lines", fais des millions de fois le playback de Kelly Osbourne dans "Marilyn Monroe", oublié mes problèmes le temps de 3min53 avec "Happy", et fait ma sexy girl avec "Hunter", comme beaucoup de gens en fait.
Hélas, cette introduction positive est effectivement révélatrice d'un enthousiasme bien moindre, pour ce qui va suivre.

Ce qui est certain, c'est que j'aime Pharrell depuis ses débuts. Lorsque sa carrière commence, je ne suis pas née mais j'ai tôt fait de rattraper mon retard, dès lors que je commence à m'intéresser un peu à ce que j'écoute. A ce moment là, Pharrell a quand même déjà fait un bout de chemin, avouons-le, et cela ne me vieillit pas, mais à l'époque, je n'ai pas à étudier toutes ses années de travail en matière de musique, un lourd attirail aujourd'hui ( je plains ceux qui commencent seulement à s’intéresser à lui, amen ). C'est l'époque des Neptunes, ce duo sensass que Williams forme avec Chad Hugo, qui a contribué à mon amour pour le R&B américain tout en me faisant découvrir des artistes comme Justin Timberlake, Bustah Rhymes, Britney Spears ou Kelis. Tous des monuments de la musique à un moment ou à un autre. Plus qu'un simple groupe, les Neptunes étaient surtout des producteurs prestigieux, qui n'ont révélé quasiment que des pointures de la musique. Ainsi, certains grands que vous connaissez bien aujourd'hui, ont sans doute déjà été produits par les Neptunes ( Jay-z, Mary J Blidge, Sean Paul, ça vous parle ?).
Vient ensuite le tour de N.E.R.D, groupe formé par nos chers Chad et Pharrell, mais avec en plus le petit Shay Haley, créant un trio, plus orienté dans une voie pop-rock et funk, et un peu moins centrée sur le hip-hop, telle que l'était la musique des Neptunes. Je dois avouer que le style de N.E.R.D me plait plus que celui adopté par les Snoop Dogg, Robin Thicke, et autres de ces chanteurs lancés entres autres par le groupe de Pharrell. Et puis je me souviens clairement de l'époque où passait le clip de "She wants to move", où Alesha Dixon danse à s'en faire péter les hanches. Petite madeleine de Proust parmi tant d'autres. On est donc en 2001, et le grand public commence à découvrir Pharrell puisqu'essentiellement producteur, ce dernier se trouvait surtout dans l'ombre. En plus de son groupe, le chanteur se fait voir au coeur de nombreux featurings, notamment celui avec Britney "I'm a slave 4 U", durant lequel les auditeurs découvriront sa voix sensuelle, et sa belle gueule par la même occasion, dans le clip qui va avec. Après ça, l'ascension du jeune homme ne se fait pas attendre, jusqu'à en arriver la star mondiale qu'il est aujourd'hui, gardant cette passion pour la collaboration ( Daft Punk, T.I, Robin Thicke, etc. )


Mais en ces temps modernes, le principal problème du petit Pharrell est selon moi,son omniprésence. Pour commencer, ses singles s'enchaînent les uns après les autres, et comme ils sont tous d'une qualité certifiée, forcément, il se classent en tête des charts, et de ce fait, ne cessent de passer en boucle, que ce soit à la télé ou la radio. Non seulement ils passent cent fois par jour, mais en plus, ils passent cent fois par jour pendant des mois ! Cela fait plus d'un an que l'on nous fournit du Pharell en veux-tu en voilà alors forcément au bout d'un moment, le bonhomme devient agaçant. On commence à grogner en le voyant, et à changer de chaîne systématiquement. Et puis on commence à devenir aigri. Le style du chanteur, autrefois "décalé et stylé" devient "grotesque et plein de mauvais goût", sa voix sonne à nos oreilles comme un roucoulement criard, ses titres nous semblent être d'éternelles répétitions, et même son joli minois nous ennuie, c'est vrai quoi, il a la même tête depuis la naissance, il n'est même pas fichu de vieillir un peu en 41 ans. Et c'est en cet instant précis que la concrétisation de nos râlements se fait  : on en a marre de Pharrell Williams. Ça y'est, c'est pensé. C'est même dit. Voire hurlé.
À ce moment là, on peut se sentir soulagé, parce que ce sentiment d'agacement durait depuis un moment, et on n'osait pas s'en avouer la cause, par respect pour le grand Pharrell. Mais maintenant que c'est fait, il faut bien avouer que ça fait un bien fou. Ou au contraire, on peut très fortement culpabiliser de cet aveu. C'est vrai, Pharrell Williams c'est si génial, et on a tellement dansé sur ses morceaux, on l'a tant aimé, on s'est tant réjouis des prix qu'il a pu gagner, entonné ses refrains entraînants... Comment pouvons-nous retourner nos vestes de cette façon ? Nous devons être d'ignobles créatures, sans coeur, et sans scrupules, pour agir de la sorte.
Et pourtant, les faits sont indéniables : entendre encore du Pharrell Williams pourrait nous faire briser notre écran ou notre poste de radio.


Alors, il nous faut de la nouveauté, parce que même si les chaînes musicales adorent faire tourner les mêmes morceaux toute journée, elles nous réservent quand même quelques petites exclusivités, qu'il faut savoir attraper. Fuyant l'homme au(x) chapeau(x), nous parcourons les chaînes et ô bonheur, ô joie, nous entendons un air très sympa, quoiqu'un peu répétitif, mais ça bouge bien, l'instru est agréable et la voix posée dessus, de même. Et nous sommes des petits veinards, parce qu'un des animateurs radio nous annoncera par la suite qu'il s'agit de "Liar liar" d'un dénommé Cris Cab. Et nous, trop heureux de cette découverte, courons pianoter ces informations sur Youtube, à la recherche d'un clip éventuel. Hourra, il y en a bien un ! Très joli d'ailleurs, de noir et de blanc vêtu, il arbore un bel effet de miroir, reflétant tantôt de belles nanas en sous-vêtements, tantôt ledit Cris Cab, un très beau garçon par ailleurs. Autrement dit, un clip séduisant en tout point jusqu'à ce que ah ! Horreur ! Nous frôlons la crise cardiaque, il nous a semblé que Pharrell Williams apparaissait sur l'un des plans du clip. Mais ce doit être notre rupture avec ce dernier qui nous hante, rien de plus. Nous croyons donc à une hallucination, et poursuivons notre visionnage, mais seulement, 3 secondes plus tard, nous voilà de nouveau saisis de stupeur, réalisant la présence réelle de notre cher Pharrell, en retrait, certes, mais bel et bien là. Toujours muni de son chapeau semblant cacher un tapir sur son crâne, le chanteur fait les choeurs, et à l'occasion, feint d'ignorer une jolie blonde qui l'enlace tendrement. On lui en veut presque au Pharrell, de nous suivre partout comme ça, sans tenir compte de l'énervement qu'il nous procure.
Nous laisserons passer quelques temps, de peur de recroiser la route de Mr Chapeau. Puis un beau jour où l'envie de découverte se fait de nouveau ressentir, nous partons, fuyant désespérément les États-Unis, en quête d'un petit anglais à nous mettre sous la dent. Nous nous rappelons soudainement qu'Ed Sheeran, le roux le plus connu d'Europe après Rupert Grint et le prince Harry, sort un album* l'été prochain. Certains de ses titres sont déjà disponibles, et le plus en vogue, "Sing", possède même un clip, où le protagoniste n'est autre qu'un Ed réarrangé façon Muppet Show. Plutôt amusés, nous regardons le clip d'un bon oeil, remuant du bocal sur le rythme dansant du titre. Mais alors que tout se passait bien, quelque chose retient notre regard. Un type tatoué ( moins que Ed quand même ), portant des lunettes de soleil même de nuit, dans une voiture, nous rappelle quelqu'un. S'il avait porté un chapeau on aurait même pu le prendre pour... Notre sang ne fait qu'un tour : nous prenons compte de la situation ; Williams nous a encore suivi.
C'est ici que l'on prend tristement ( mais avec une pointe d'attendrissement quand même ) conscience que Pharrell Williams est L'artiste incontournable du moment, et que tenter de l'éviter reviendrait à faire une croix sur son enrichissement musical. Visiblement, même pour découvrir de nouvelles choses, il faut passer par lui.

 Le beau Cris Cab aux côtés de Pharrell dans "Liar liar"

Ed Sheeran et Pharrell dans "Sing"

 Vous aurez compris que ma critique négative du chanteur, repose surtout sur ce sentiment de lassitude, que j'ai pu éprouver ces derniers temps, à chaque fois que je voyais son visage ou entendais sa voix. En effet, je n'ai pas ici parlé de sa musique en elle-même, mais vous avez sans doute pu remarquer qu'à l'initiale, elle n'est pas pour me déplaire, loin de là. Le dernier album de Pharrell* est d'ailleurs pour moi un très bon album, dans le sens où il est fait pour marcher, Williams le sait d'ailleurs très bien, et que par conséquent, chaque titre est une invitation à la danse, l'amusement, et à la séduction aussi. Il y a quelque chose de sexy à chaque fois, mais également de très peu sérieux ; Pharrell ne semble pas se prendre la tête et invite le monde à faire pareil. C'est un sentiment que j'aime ressentir lorsque j'écoute un morceau donc pour moi, Mr Williams a tout bon ! Seulement, pour produire ces effets, il a fallu que le chanteur rende ses chansons quelque peu entêtantes, et déjà que d'ordinaire, écouter une chanson cinquante fois par jour n'est pas un bon moyen de l'apprécier d'autant plus, que dire des chansons déjà répétitives en elles-mêmes ! L'album de Pharrell est terriblement commercial et c'est ce fait qui je trouve, rend ce dernier, moins appréciable.

Cela dit, le grand Pharrell a annoncé un concert au Zénith de Paris à l'Automne prochain, et m'y rendre ne me poserai aucun problème, n'étant pas encore tombée dans une haine profonde de l'artiste ( et je doute que cela puisse arriver ). Sa première partie sera assurée par le superbe Cris Cab, évoqué plus tôt et dont je vous parlerai certainement puisqu'après l'écoute de son album*, je me suis découvert un nouveau protégé ( oui, je me la joue un peu comme Pharrell, qui est en réalité le mentor du petit Cris, d'où son apparition inattendue dans le clip de "Liar liar" ), donc m'est avis que le concert risque d'être pas mal du tout, et si vous pouvez y aller, je vous y pousse, rien ne vaut le live d'un bon artiste !


* x, sorti en 2014
*G I R L, sorti en 2014
* Where I Belong, sorti en 2014
 
#PharrellWilliams #great #artist #old #quite #boring

Le préambule des harmonicas

Pour un premier article, j'imagine que ce qu'il faut, c'est poser les bases. Autrement dit, donner quelques définitions et idées qui n'engagent que moi, certes, mais qui vont au moins placer quiconque lira ce post dans une optique précise.



De nos jours, les gens sont un tantinet chiants sur la façon dont il faut définir ce qu'on qualifie de "bonne musique". Et il parait légitime qu'ils soient chiants étant donné que les goûts et les couleurs diffèrent d'une personne à l'autre ! Eh bien oui, ne soyons pas bornés, et admettons qu'il n'y a pas de bonne, ou de mauvaise musique, puisqu'il y aura toujours quelqu'un pour en apprécier une, tandis que quelqu'un d'autre, la détestera. Il est évidemment difficile de se mettre ça dans le crâne, mais si l'on veut être un tant soit peu objectif, il va falloir s'y forcer. L'idée est de ne pas se lancer dans une écoute, d'emblée convaincu que l'on va s'emmerder à mort, simplement parce que l'on connait déjà l'artiste et que l'on ne l'apprécie pas.
 Je prend l'exemple de Maître Gims ( et il va revenir bon nombre de fois, croyez-moi ). Le jeune homme est comme chacun ( enfin peut-être hein ) sait, issu du groupe Sexion d'assaut, formé il y a bien 12 ans maintenant, mais qui a véritablement explosé en 2009, c'est en fait à ce moment là que des auditeurs, autres que les amateurs de rap, les ont vraiment découvert. A présent, notre cher Maître sévit en solo, et continue de faire accroître sa notoriété qui il faut le dire, est maintenant indéniable. N'ayant pas du tout été séduite par les précédents albums des Sexion d'assaut, j'étais je vous l'avoue, assez terrifiée d'entendre ce que produisait ne serait-ce que l'un des membres. Tout ce qui touchait à la Sexion, serait pour moi similaire, voire identique. Mais pour autant, je ne me suis pas laissée influencer par moi-même ( cette phrase est tout à fait schizophrénique mais bon, pas le choix ), et je suis partie dans l'écoute de "Subliminal"*, en laissant ma subjectivité de côté, voire en me disant, que je pouvais avoir une bonne surprise...



...Bon, dans ce cas-ci, ça n'a pas été le cas. Mais tout ça pour dire que s'efforcer d'être neutre à l'initiale, est assez essentiel si l'on veut donner lieu à une bonne critique. N'écoutez donc pas vos à priori ! Ni ceux des autres d'ailleurs, car de même, les médias, journalistes ou ne serait-ce que votre entourage, jouent sans doute un rôle dans le rapport que vous avez à la musique. Si votre bande de potes est raide dingue de Lana Del Rey, il y a des chances que vous ayez inconsciemment ( ou parfois consciemment, et c'est pire ! ) envie de l'aimer vous aussi, et que cela finisse par être le cas, alors que vous n'auriez peut-être pas aimé le travail de cette jeune chanteuse, sans votre horde de copains adeptes des bouches de Cayuga. De la même façon, quand la majorité des critiques se liguent pour mettre plus bas que terre tel ou tel artiste, on peut avoir tendance à suivre la voie qu'ils nous ouvrent. Après tout, si ces gens sont payés pour bombarder Christophe Maé de critiques néfastes, c'est qu'ils doivent avoir de bonnes raisons non ? Eh bien l'unique raison, ce sont leurs oreilles mes amis. Ils ne sont pas sourds, il peuvent donc s'en donner à cœur joie et anéantir le pauvre Christophe. Mais pour autant, cela ne signifie nullement qu'ils ont raison ( le terme doit d'ailleurs être banni lorsque l'on veut parler d'opinions ), et même si l'on dit souvent que la majorité l'emporte et que, en vous opposant à la supériorité numérale, vous risquez d'être incompris, et bien foutez-vous en, vous aussi vous êtes dans le vrai.
Aussi, lorsque quelqu'un me vantera les charmes de Maitre Gims, ses talents de parolier, sa voix cristalline, ses mélodies enchanteresses et son corps d’apollon, j'aurais bien du mal à croire qu'il ne blague pas et ne partagerai pas le même avis mais j'accueillerai ce jugement à bras ouverts. Et puis Maître Gigi a quand même vendu plus de 600 000 exemplaires de son album, alors peut-être mes oreilles sont-elles défaillantes, que sais-je ?

En résumé à chaque écoute d'un artiste, faites comme si vous ne l'aviez jamais entendu auparavant. Et si c'est réellement le cas, youhou, vous n'avez rien à faire si ce n'est vous laisser bercer ( ou non ) par la mélodie.
D'ailleurs, être l'un des premiers à émettre un jugement sur un artiste, est pour ma part un plaisir hors norme. Alors même que personne ne connait Machin Chouette, qui est pourtant à vos yeux l'artiste de l'année, vous, vous êtes déjà entrain d'achever l'écoute de son fantastique album, et de louer ses prouesses vocales. On tient un Julian Casablancas goingtobe, c'est sûr, vous le savez, vous le proclamez, et on ne vous écoute que d'une oreille distraite, voire pas du tout. Très bien, vous êtes patient, et attendez que dans le courant de l'année, ledit Machin remporte à la fois le Mercury Prize et les NME Awards. Les vilains qui n'avaient pas daigné vous écouter autrefois, sont maintenant à votre botte question musique, vous pouvez lever les bras et faire la hola !
Car évidemment, quand l'avis de la majorité est aussi le notre, ça fait quand même bien plaisir !


* Album solo du Maitre, sorti en 2013

Une petite Waltz


- Ceci est un blog destiné aux artistes qui font vibrer ( de plaisir ou de dégoût ) nos petits cœurs défraichis, en quête perpétuelles d'effluves musicales. -


Une présentation ne me parait pas utile, puisque le blog même, constitue la partie la plus vaste de mon être. Même sans me connaître, il sera aisé de savoir qui je suis à travers mes futurs posts. Je compte m'épancher bien assez pour cela. Et pour cause...

Ici, il va s'agir pour ma part de faire l'éloge ou le blâme de ce qui aujourd'hui constitue la musique. Mes critiques fusant la plupart du temps comme des mouettes devenues folles, il m'a semblé nécessaire de les concentrer en un point, plutôt que de les laisser valdinguer dans ma boite crânienne. Il semblerait qu'à priori, ce blog se définisse comme le fruit d'une démarche purement égoïste. Mais que nenni, il résulte également du profond respect que j'ai pour les amateurs de musique, qui souvent, cherchent à mettre en comparaison leurs avis sur tels ou tels artistes, avec ceux de personnes extérieures. Coup de bol, je suis une personne extérieure, et avide de partager mes opinions musicales.
"Turquoise Harmonicas" représente donc ce sentier boisé, fleuri, épineux et rocailleux, qu'est ma petite culture en matière de musique, mais aussi la façon dont je la juge. Libre ensuite au reste du monde de l'accabler ou de la louer.

A travers mon petit sentier bossu donc, je critiquerai sans scrupules ce que l'on peut entendre sans cesse à la radio, comme ce qui passe un peu plus inaperçu, de la pop kitsch au métal hargneux, de nos bons compatriotes à nos chers amerloques... Je me permet une profonde exploration puisque de toute façon, il y a bien trop matière à explorer. Il va falloir que j'évoque mes artistes phares, et bien entendu mes écorcheurs d'oreilles, tout en parlant de ce que l'on peut me conseiller, ou de ce que je suis amenée à découvrir de façon hasardeuse.

~ Je n'aime pas la musique des One Direction, et pourtant ils représentent les meilleures chorés de Just Dance, Josh Homme m'est extrêmement antipathique mais je voue un culte aux Queens of the stone age, Pharrell Williams est trop lassant pour être addictif, mais trop addictif pour être lassant, les Arctic Monkeys régressent à chaque album mais je les aime toujours autant, Maître Gims possède tout ce qui est selon moi détestable, et pourtant une immense partie des français l’adulent.~
Petit avant-goût. Vous allez m'adorer.



x Théa