mardi 21 avril 2015

Si j'ai dit un jour que je me faisais de l'argent, sache que c'était vrai

Bonjour à tous,
la saison des partiels m'ayant obligée à interrompre la rédaction de ce blog sur une longue période, il m'a fallu un peu de temps pour me remettre dans le bain mais me revoici, fraîche et disponible, pour je l'espère, un bon moment. Enfin bon, écrire sur la musique étant de loin ce que je préfère faire, il ne me semble pas bien compliqué d'en reprendre l'habitude.



Ceci étant dit, il me tarde de partager avec vous mes expériences et mes découvertes musicales, car Dieu (Bob Dylan en l’occurrence) sait que j'en ai. Pour bien commencer, j'avais envie de vous présenter l'artiste qui me fascine en ce moment, autant qu'il me passionne ; G-Eazy.
Il est clair que j'aime le rap, c'est une évidence. Pour autant, cela ne se voit pas de façon aussi évidente. Lorsque j'évoque mes goûts musicaux, il est question de rock, de pop-rock, de rock indépendant, de rock-folk, enfin vous avez saisi l'idée, j'ai globalement des préférences rockesques. Ainsi, même certains de mes amis proches, se sont vus étonnés lorsqu'ils ont constaté que mon iPod contenait autant de morceaux de Big Sean que de Foster the people. J'en écoute régulièrement, d'autant plus que le rap U.S notamment, est particulièrement à la mode ces temps-ci. Je parle bien entendu de tout ces Chris Brown, Tyga, Jason Derulo, B.O.B, Jeremih et j'en passe, qui de façon plus ou moins bonnes, se font remarquer à l'aide de mélodies entêtantes et de clips accrocheurs ( bien que redondants, mais là est tout l'intérêt ). Les trompettes du dit Jason justement, dans "Trumpets", nous ont, à beaucoup d'entre nous, fait dire dès la première écoute "ah c'est pas mal ça/c'est sympa/cool" et bien d'autres termes mélioratifs, uniquement parce que notre oreille a aimé s'abrutir d'une mélodie facilement reconnaissable et reproduisible. J'ai personnellement, apprécié danser et chanter sur "Trumpets", mais c'est un morceau fait pour marcher rapidement, et ne durer qu'un temps. Ce que le rap est mes yeux finalement. Comme pour tous les autres genres, il y a des icônes: les indémodables. Je pense bien sûr à 2pac, Notorious B.I.G, Eminem, Snoop Dogg et 50 Cent autrefois ( eh oui...), dont on ne se lassera à mon avis,qu'après 100 ans d'écoute. Mais de façon générale, je trouve au rap, une certaine monotonie. Pour moi, beaucoup de rappeurs se ressemblent, font la même chose,que ce soit par rapport à leurs concurrents,ou par rapport à ce qu'ils ont eux-mêmes fait dans le passé. Leurs recherches musicales semblent effectivement moindres; on dirait qu'ils ne font plus l'effort d'innover, ne cherchant plus qu'à nous faire rentrer en tête une mélodie sympa,de toute façon vouée à disparaitre à peine quelques mois plus tard. Je pense aussi à "Ayo" de nos amis Chris Brown et Tyga, qui, à défaut d'avoir un thème revenant à chaque refrain, est tout le long, ponctuée d'une même mélodie incessante. Je ne prétend pas ne pas avoir aimé ce morceau, bien au contraire.Seulement il faut avouer qu'en terme d'invention musicale, on fait mieux.
De plus, j'ai noté que le vrai rap, disparait quelque peu, se laissant dominer parce qu'on appelle r'n'b, bien que plus personne n'utilise vraiment ce terme en fait. Ce qui, il me semble, signifiait "rythm and blues" dans un passé lointain (il faut dire que le r'n'b contemporain n'a plus grand chose avoir avec le blues ) est en fait ce que je qualifierais de "Rap...Mais en fait pas vraiment, parce que c'est fait pour danser et tout, et puis les paroles ne sont pas scandées comme dans un morceau de rap". Une définition qui faisait à peu près sens jusqu'à aujourd'hui. Car lorsque j'entends "Ayo" à la radio, j'entends clairement du r'n'b. Alors pourquoi diable Chris Brown continue-t-il à dire qu'il est rappeur ? Pour moi il n'y a pas un de ses morceaux qui soit réellement du rap. Certes, le bonhomme sait rapper, et il a plusieurs occases de le prouver d'ailleurs. Mais s'il rappait vraiment, il n'aurait justement pas à le "prouver" de temps à autres ; il serait constamment entrain de le faire, n'est-ce pas ? Hors, dans "Ayo" ( mon exemple pour tout il faut croire ), il y a clairement une partie à la fin du morceau, dédiée à une session de rap,où Tyga et Chris s'en donnent à coeur joie,et en plus, ils sont bons les petits ! Pourquoi ne pas faire quelque chose de ce genre pendant toute la chanson alors ? Parce qu'en plus de ça, là le qualificatif de rappeur leur irait comme un gant. Bon j'admets chipoter un peu à vrai dire, il y a quand même quelque chose dans leur diction générale, qui ressemble clairement à du rap. Mais je ne peux m'empêcher de comparer ce genre d'artistes à Kanye West qui par exemple, n'a pour moi jamais fait de r'n'b. Il pourrait, pourtant,se laisser aller, céder à la mode de ce mélange de genre,qui fait que le r'n'b n'existe plus vraiment, mais il ne le fait pas. Il cède à d'autres mode, mais c'est un débat différent.

Tout cela pour dire finalement que le rap me plaît, et me plaira sans doute toujours, qu'il se base sur du 2pac ou du Jason Derulo, mais jusqu'à maintenant, il me tardait quand même de pouvoir parler d'un rap de qualité,ce que je n'avais plus vraiment fait depuis Aer. Aussi, lorsque j'ai entendu parler de G-Eazy en début d'année scolaire (Septembre 2014 donc),  je me suis,pleine d'espoir ( ce qui me ressemble peu) empressée de le googler. C'était au "Charlotte's bar", un bar de la rue de Lappe à Paris ( j'en fais la pub au passage, c'est un bar minuscule, mais qui ne passe que de la bonne, et le service n'est pas radin en alcool). Un mec un peu bourré mais pas trop, me parlait de Jay-Z,et de son immense fortune, de sa gloire, Beyoncé, des nichons. Puis il était finalement revenu sur Jay jay, avec pour but de me questionner sur mes goûts en matière de rap. Mon attirance pour le genre n'étant -vous le savez maintenant- pas bien connue, il ne m'était de ce fait, pas souvent arrivé d'en discuter, et j'étais trop habituée à répondre "Vampire Weekend" ou "Arctic Monkeys" dès qu'on me parlait musique. Là, le mec avait beau avoir petit un coup dans le nez, et ne pas m'intéresser plus que ça, je m'étais sentie en interrogatoire, voire piégée par ses questions pourtant simples: "Tu aimes Jay-Z ? Niveau rap, tu es plus quoi?". Big Sean passant justement, au moment même où il me le demandait, et bien que je sois réellement une grande amatrice du travail ce rappeur, j'avais peur de passer pour une inculte qui, prise au piège, saisissait le premier artiste qui lui passait sous la main. Les quelques secondes que j'avais utilisées pour réfléchir m'avaient fait me dire ceci : si je répondais Big Sean maintenant, je ne passais pas pour une inculte, après tout, ça prouvait que je connaissais le morceau qui passait non ? Rien de plus qu'une preuve de mes riches connaissances, et non pas d'une tentative flagrante de s'échapper de la conversation ! Mais n'arrivant pas à me convaincre de cela, j'avais finalement opté pour une idée différente. Eminem ? Trop classique ! Mais c'était la vérité pourtant ! Si j'aimais Eminem, il fallait bien que je le dise ! Et puis l'autre là, il était pas classique aussi, avec son Jay-Z ? Pourquoi pas ne pas lui faire écho ? En même temps, être un peu originale, avait toujours été quelque chose que je voulais ( sans forcément y parvenir) . C'était l'occase de briller un peu, pourquoi ne pas parler des Rizzle Kicks à ce moment là ? Trop inconnus ? Trop juvéniles ? Il allait me prendre pour une amatrice ! Mais n'était-ce pas ce que j'étais ?

Quoiqu'il en soit, je m'adonnais à cette petite crise intérieure pour rien du tout puisqu'une poignée de secondes après, c'est lui qui répondait à sa propre question ; "Moi personnellement G-Eazy, j'adore."Je lève mon éternel sourcil interrogateur. Se foutait-il de ma gueule ? Cela faisait 10 bonnes minutes qu'il me parlait de Jay-Z. Voyant mon incompréhension, l'homme avait ri :"Ji izi", avait-il reprononcé.Vint alors mon "aaaaahh", qui n'avait en fait aucun sens puisque je ne connaissais nullement le bonhomme en question, mais trop heureuse d'avoir compris que mon interlocuteur ne mentionnait pas deux fois la même personne, comme pris d'une violente crise d'Alzheimer. "Tu connais ??" Excitation maximale, le mec avait mal interprété ma réaction. "Non non pas du tout", avais-je mollement répondu, avant que le type ne se mette à me faire le récit complet de la vie de l'artiste. J'apprends donc que nous parlons d'un artiste californien, 25 ans au compteur, rappeur mais aussi producteur, révélé en 2011 ( à cet instant je me sens à la masse), mais dont le premier album studio est sorti en Juin dernier ( là je reprends du poil de la bête) et que tous les titres sont des tueries. Mais là, ça en devient trop subjectif pour moi. Je dégaine donc mon fidèle iPod, demandant à mon nouvel ami d'inscrire le nom de l'artiste dont il me fait l'éloge. D'emblée, j'aime assez le nom de scène, la façon dont il s'écrit. Et je me surprends moi-même, lorsque je pianote ce nom sur Google, dès les portes du Charlotte's bar passées. Je tombe vite sur les photos du gars, qui immédiatement me plait. Écouteurs en place,je traverse la place de la Bastille sur "I mean it", le premier morceau proposé lors de la recherche. Le refrain vous claque dès le début, et il n'est à priori pas très sympathique "If I ever said I fucked your bitch, just know I mean it" ("Si j'ai dit un jour avoir baisé ta nana, sache c'était vrai"), mais c'est ce qui est bon à vrai dire. Le type répète vingt fois qu'il "mean it", quoi qu'il fasse, et la répétition n'est même pas gênante. Ca y est, on voit de quoi le refrain a l'air,et l'esprit de la chanson par la même occase. Cette voix étrange (mais sympa ) que je croyais être celle de G-Eazy, laisse place à la véritable ; surprenante de douceur, avec un flow du tonnerre. Le mec n'a même pas besoin de déblatérer à toute vitesse, son débit est fluide, on comprend sans peine tout ce qu'il dit : une diction irréprochable. Le ton de la voix, donne l'impression qu'il se fout littéralement de notre gueule.Vu le thème de la chanson, je me demande immédiatement si les deux ne sont pas liés, et cherche sans plus attendre, à en avoir le coeur net. La seconde et dernière chanson que Youtube me propose sur-le-champ, est "Let's get lost". Dès le début, la voix d'une femme vous envoûte, et je constate qu'elle ne me dit rien du tout. Il me faudra googler cette voix par la suite. Mais chaque chose en son temps et pour l'heure, j'attends G-Eazy, que j'aime déjà. Vient alors ce que je pensais : le ton est moins ironique, et même carrément pas. Pour autant, la voix ne change pas, toujours posée,calme, et un rap précis, réfléchi. Le genre qui me plaît en fait. Le lendemain,je visionne le peu de clips que le rappeur ait, les quelques interviews aussi. Avant de m'attarder sur son physique avantageux, je constate qu'il aime Big Sean. COMME MOI, quelle coïncidence ! On a déjà beaucoup en commun, Gigi et moi. Mes recherches approfondies me mènent finalement ( comme bien souvent lorsque je me penche sur un artiste) à télécharger "These Things Happen"* premier album donc, du jeune G-Eazy. 16 titres en tout. Je trouve ça beaucoup. Un album doit pour moi comporter entre 9 et 12 morceaux. Au-delà, il y a moins de chances que j'écoute l'album en profondeur et de ce fait, que je puisse réellement l'affectionner, ou même simplement le juger. J'entreprends malgré tout mon écoute, et suis ravie de constater que mon amour naissant pour l'artiste se confirme. Bien entendu, certains titres me font moins d'effet, voire me laissent indifférente, mais la grosse majorité me ravit, et mentalement, je place aussitôt G-Eazy dans ma liste des coups de coeur.


                               G-Eazy qui visiblement se fait coiffer

Il s'agit donc bien entendu d'un artiste que je vous conseille. Si vous êtes féru de rap, vous devriez aimer sans peine. Si ça n'est pas trop votre truc, mais que vous voulez tenter l'expérience, je pense que G-Eazy est une bonne initiation. Rien d'agressif ou de trop plat, une voix cool, et de nombreuses collaborations sur différents titres, qui rendent ses morceaux vivants, donc pas de risque de s'ennuyer. Et si vous tombez effectivement amoureux de l'artiste, c'est le moment de prendre ses places pour aller le voir en concert à l'Olympia de Paris, le 6 Juillet prochain. Il sera en compagnie de Big Sean (tiens donc) et Rae Sremmurd ("Aint got no type...NAH"). Pour ma part, je m'y rend et vous aurez bien sûr, droit à mon compte-rendu complet.

En y repensant, je m'étonne que le mec éméché du bar ait tapé aussi juste. J'ai pris son numéro ? Il me ferait un super mentor question rap.

*Sorti en 2014